Je rêve jusqu'à la dernière lune, fais fi de toutes ces dunes. La mélodie qui résonne sans fin, dans un silence enfantin. Les pensées qui meurent dans le sillage, la liberté en héritage. La barque qui balance, et qui sur les vagues s'élance. Je rame vers le lointain rivage, je prends le large. La plume qui s'envole dans le tourbillon de l'enclume dans cet ancien sillon. Martelée par le cœur ensorcelé, le cœur du trop penseur. J'amarre. Le cœur dormant, protégé de cet aimant, de ces amants. Sur la marre... je perçois enfin son reflet. Je le vois, l'enfant fluet. Cette plume apprêtée et cet arc qu'il a tressé ; les roues, les lames, le bois sous ses pieds ; son ombre dansante autour du feu crépitant et la guitare chantante... La barque amarrée, ce ne sera qu'un bref arrêt. Je perçois enfin son reflet... je le vois, l'enfant fluet.
Hélyo James, 17 janvier 2022