Dans l'allée mes pas résonnent, sur les pavés je m'abandonne. Le ciel tacheté de blanc, je les regarde sur ce banc. Moi, lui, elle... au fond que d'histoires enfantines, d'inoubliables comptines. Pourquoi chercher le sens, quand je retrouve mon innocence, que je brise enfin mon silence ? Les mots n'existent pas, pas pour tout ça. Les mots pour une fois me sont futiles, si futiles qu'ils en deviennent hostiles. Je n'ai que faire de comprendre, c'est un rêve à s'y méprendre. Le vent siffle l'idylle et je m'envole sur cette île. Mais sur l'île s'abattent torrents, et je ne peux affronter les courants. C'est une règle, c'est légion. C'est espiègle, non sans bâillon. Mais qu'importe quand dans mon cœur je porte cette sensation si forte. Cette sensation de paix, cette sensation si vraie, où tout est à sa place, où l'on refait surface. Alors dans cette allée je trace les premiers pas de grâce. Je respire l'instant, j'interromps le temps. Je n'ai que faire du sens, j'ai trouvé notre innocence.
Hélyo James, 11 mai 2022