CALME-TEMPÊTE

Cheveux aux vents, main à la barre, à la dérive. Le gouvernail de bois blesse ma peau de glace. Je navigue sur les flots sages d'une vie sans folies. Le soleil me brûle, mon corps devient cendres. La brise fend mes écailles de petites perles rouges. La mer infinie est errance éternelle. Je ne perçois pas la Terre, et la lune est sombre. Je ne peux échouer sur le sable, le sable n'est plus. Berce mon âme sur les eaux sages, berce mon cœur calme. Laisse mon corps mourir sous les étoiles, laisse les torrents nourrir ma soif sauvage. Le calme m'affame, le calme est faux ami. Le calme est ma tempête, la tempête est mon calme.
 
Hélyo James, 30 juin 2022