Lorsqu'à la lueur des phares tombe le déluge, le temps se pose telle une plume sur la brume : flottant. Bras ouverts, paumes vers le ciel, sourire jusqu'aux étoiles, visage humide des larmes de l'univers. Je fais l'amour sous la pluie, je fais l'amour avec la vie. Je tournoie comme un tourbillon dans l'océan, je me noie dans un bonheur frappant. La pluie caresse ma peau, je m'allonge, figé dans le temps, sur le nuage bitumé. J'écoute le son des larmes, j'écoute la mélodie vivante de l'eau qui tombe, qui coule, qui me recouvre et m'ensevelit. Sur mon lit d'eau, je vogue dans les songes du monde, je respire la brise du temps, fusionne avec les éléments, résonne de concert avec les ondes de l'eau. Que le monde est beau, que les larmes sont belles ! Je fais l'amour sous la pluie, je fais l'amour avec la vie. Je respire, en choeur, avec l'univers. Je m'ancre dans l'éphémère, contemple ma Terre mère. Ô comme je l'aime ! Déluge flottant, déluge frappant, ô comme je t'aime !
Hélyo James, 8 juin 2024