POURQUOI LA TRANSE

Les mots s'envolent et je reste muet. Je suis là puis je n'y suis déjà plus. On me demande de choisir or je ne veux que vivre. Je veux partir pour m'envoler auprès des mots. Je veux voler si haut que même le ciel ne serait plus un ciel.
 
Je veux sentir chaque petite particule dans l'air, chaque molécule dans la terre, chacun des atomes qui font de la mer une mer. Je veux errer telle une âme en métempsychose. Relier ciel et terre et vibrer à la fréquence lunaire et puis à celle de l'univers aussi. Alors je danse ; ou du moins j'essaie. J'apprends à délier mon corps pour relier le vivant et le mort. Je danse pour sentir la fréquence de la matière, m'y connecter, côtoyer le métaphysique et le philosophique. Je suis électron libre, je vagabonde, je vibre et puis je... je vais vivre un peu plus loin, m'abandonner ailleurs, me questionner, encore.
 
Je danse pour entrer dans une sorte de transe.
 
Hélyo James, 28 mars 2025

ANCRAGE

Alors que les pensées affluent, que mon cœur est à l'affût, la sagesse des arbres m'affuse. Leurs racines incombent de vibrations la terre qui sonne le vent de m'indiquer l'aval. Perchée sur une branche de pin, la dryade joue de sa flûte pour permettre à mon intuition de dicter mes pas. Mes yeux étaient aveuglés par la poussière de fées, par la merveilleuse vision de la terre gelée. Mes oreilles étaient assourdies par le murmure du fleuve, par les doux mots charmeurs, les charmantes promesses. Mon nez était prisonnier des effluves d'érablières à en sucrer mes rêves d'ancrage. Mon corps est ma plus grande liberté, mon plus bel ancrage. Merci les arbres, merci dryade, merci Leons Bridges et merci humainEs. Je lève l'ancre de cette terre de cœur, de cette maison mère. Je prends mon envol vers des contrées nouvelles, un avenir incertain.
 
Hélyo James, 1er mars 2025