Dans l'ombre de la nuit : les soupirs insomniaques et les pensées en rafale. Un tintamarre résonne sans parvenir à rompre la candeur de minuit. Au ralenti, les ombres se meuvent autour du lit. Quant à moi, je dévale. Mes rêves ont le goût d'ammoniaque. Prisonnier du temps qui passe, des heures qui n'avancent pas, je regarde les créatures qui, toutes de noires vêtues et s'abandonnant à une drôle de danse, semblent hurler tout bas. La voix du silence ; la plus audible des voix. La plus visible aussi, en témoignent ces ombres valsantes. Elles crépitent comme les flammes lorsqu'elles engloutissent les feuilles, le matérialisme et une part de nostalgie. Ça fourmille, ça grouille de partout. Petits insectes blancs se promenant dans les braises dorées. Petits chemins tracés du bout des pattes. Frémissements nocturnes dans la vulnérabilité volatile. Du bout des ongles, de ses doigts sur ma chair, les frissons dans mon dos.
Hélyo James, 3 juillet 2025