DIS MOI...

Toi qui passes, toi qui vis là à deux pas de chez moi, dis-moi, qu'attends-tu de moi ? Tu es la muse de mes récits, de ceux qui sont ici, et de ceux interdits, à l'abri bien gardés. Et tu le sais, je me suis fait prendre. Il y a encore beaucoup que j'ignore sur toi, beaucoup que j'attends de découvrir. Je pense que dans nos incompris se cache un fond de vérité. Peut-être devrais-je songer à en écrire un roman, voir ce que les gens en penseraient ; si c'est juste moi et mon penchant dramatique, ou s'il y a bien un sens caché. 
 
Je sais que je divague à vitesse grand V, que je me perds sous un tas d'émotions, que des films se dessinent dans ma tête à chaque instant, que j'enjolive le monde qui m'entoure, mais toi, toi je ne sais pas. Les histoires prennent racines dans la vérité, c'est bien ce qu'on raconte, n'est-ce-pas ? Je me demande quelle est cette vérité, quelle vérité est la nôtre. 
 
Mes sentiments pour toi s'obstinent autant que ma personne. J'ai bien tenté de lutter, en vain. Et c'est bien la première fois que face au mur je reste, immobile, interdit. La lassitude face à l'évidence m'avait toujours fait revenir, jamais mes sentiments n'avaient persisté face au mur. Face à toi pourtant, ils sont toujours là, ils ne veulent pas partir. Qu'importe la distance que tu pourrais mettre entre nos deux cœurs, ils resteront, immobiles, vivants, t'attendant. Je me mêle, ce n'est pas logique.
 
Alors dis-moi, toi qui hantes mon cœur, toi qui hantes mes nuits. Y'a-t-il un sens à tout ça ? Dois-je croire à la logique ? J'écris ces lignes apaisé, j'écris ces lignes réfléchi. Ce ne sont pas les lignes d'un être manipulé, par quelque émotion qu'il puisse exister. Alors dis-moi... à quoi ça rime ? Y'a-t-il un sens à tout ça ? Que puis-je espérer de cette ambiguïté ? Ai-je au moins une raison d'espérer ? Ou ne suis-je qu'hanté par une ambiguïté rêvée ?
 

Hélyo James, 17 novembre 2021