J'ATTENDS

Arrêté. Le temps arrêté... défilé. Planté, sans un bruit, sans un mot. Immobile je reste dans ce couloir, j'attends. J'attends la brise qui ne vient pas, j'attends. J'attends la peine qui s'éternise, j'attends. J'attends le monde, la vie, les ressentis... qui se font attendre. J'attends de croiser son regard, de plonger dans ses yeux. Ce soir je veux parler sans un mot, me connecter. J'attends. Personne ne vient. J'attends encore.
 
Viens donc me rejoindre, je sais que tu m'entends. J'ai croisé ton regard, j'ai plongé dans tes yeux ; tu as croisé mon regard, aperçu une part de mon âme fragmentée. Je t'attends. Encore un peu. Je ne désire pas ton cœur, seulement ton corps chaud contre le mien. Je sais que tu le veux, je peux le voir dans tes yeux, le sentir dans ton aura. Viens me chercher, je t'attends.
 
Approche toi, regarde moi. Vois ce désir grandir dans mes iris bleus. Approche toi, succombe, ose. Je t'attends. Juste une fois, juste pour voir, essayons... succombons. Embrasse moi. Touche moi. Nos souffles chauds sans un mot. Oublions ce monde insensé, ce soir nous sommes en solitaires. Ma main sur ta peau si douce, qui parcourt ton corps désireux, de tes joues, à ta nuque, doucement redescend, trace tes contours. La sensation de nos lèvres qui se découvrent, les doux murmures, sensuel. Nos corps qui fusionnent, sans un mot, le désir qui se fait sentir. Une pause temporelle, une pause sensuelle.
 
Embrasse moi. Touche moi. Je t'attends. Je t'attends, dans ce couloir immobile, j'attends. J'attends la brise qui m'effleure à peine, qui difficilement m'atteint, j'attends. Encore un peu. J'attends. J'attends que l'imagination devienne réalité, j'attends. Éternellement. Approche toi. Viens me trouver. J'attends.
 

Hélyo James, 9 décembre 2021